Étude des résultats de la taxe sur le carbone en Colombie-Britannique
L’introduction en 2008 d’une taxe sur le carbone par le gouvernement de la Colombie-Britannique avait soulevé la controverse. Cinq ans plus tard, une analyse de l’organisme Sustainable Prosperity a comparé la consommation de carburants, les émissions de gaz à effet de serre et le produit intérieur brut entre la Colombie-Britannique et le reste du Canada. Les résultats démontrent qu’en Colombie-Britannique la consommation par habitant des carburants sujets à la taxe a diminué sur cette période de 19 % par rapport au reste du Canada, tandis que l’économie de la province suivait la même évolution qu’ailleurs au pays.
Mise en application le premier juillet 2008, la taxe sur le carbone est au centre de la stratégie de la Colombie–Britannique contre les changements climatiques, qui vise à réduire les émissions de GES de 33 % sous le niveau de 2007, et ce d’ici 2020. Elle s’applique à presque tous les combustibles fossiles, incluant l’essence, le diesel, le propane, le gaz naturel et le charbon, et couvre 77 % des émissions provinciales de GES. Lancée à 10 $ par tonne, la taxe a augmenté de 5 $ par année, pour se fixer en 2012 à 30 $ la tonne (soit à peu près 7 ¢ le litre d’essence). Soulignons qu’il s’agit d’une taxe à revenu neutre, c’est à dire que les montants perçus grâce à celle-ci servent à diminuer d’autres taxes et impôts.
De 2008 à 2012, la consommation par habitant de carburants fossiles sujets à la taxe a diminué de 17,4 % en Colombie-Britannique, tandis qu’elle augmentait de 1,5 % dans le reste du Canada, soit une différence de -18,8 %.
Pour cette même période, les émissions de gaz à effet de serre par habitant ont diminué de 10 % en Colombie-Britannique et de 1,1% dans le reste du Canada, soit un écart de -8,9 % en faveur de la province.
Finalement, sur le plan économique, on n’observe aucun écart significatif entre la Colombie-Britannique et le reste du Canada. En effet, toujours pour la même période, le produit intérieur brut par habitant a diminué de 0,15 % dans cette province, comparativement à une diminution de 0,23 % dans le reste du pays.
Les opposants aux mesures de lutte aux changements climatiques font valoir que celles-ci nuisent à l’économie. La taxe sur le carbone mise en place par la Colombie-Britannique nous prouve le contraire. En effet, en cinq ans, cette province a réduit de façon significative ses émissions de gaz à effet de serre sans que cela ait d’effet au niveau de son activité économique. Souhaitons que cet exemple inspire les gouvernements qui tardent encore à agir.