Un projet porteur vers une économie verte
Le gouvernement du parti Québécois récemment élu a été salué par plusieurs comme étant le plus vert de notre histoire. Par contre, ses décisions de fermer la centrale nucléaire de Gentilly-2 et de mettre fin à l’exploitation de l’amiante ont suscité la grogne de certains citoyens. On veut bien se soucier de l’environnement, mais il ne faut pas que cela fasse perdre des emplois ou nuise à la prospérité… Le vieux débat économie contre écologie est relancé. Il est pourtant possible de conjuguer ces dernières en faisant preuve de créativité, d’ouverture et d’un peu d’audace, afin d’évoluer vers une économie verte. Un projet québécois ayant vu le jour il y a quelques années et qui apparaît fort prometteur illustre bien cette vision.
TRENSQuébec propose de construire un monorail suspendu qui relierait dans un premier temps Montréal et Québec et qui pourrait, dans une seconde phase, s’étendre pour former un réseau de transport collectif rapide reliant les principales villes du Québec (Sherbrooke, Gatineau, Saguenay, Rimouski, Saint-Georges…).
Propulsées par des moteurs-roues électriques, ses wagons circuleraient à 250 km/h. Chacun transporterait jusqu’à 75 passagers ou bien 10 tonnes de fret.
Ce monorail pourrait aussi être implanté dans la grande région de Montréal afin de résoudre les problèmes de transport de celle-ci.
Performant, totalement électrique, ce système est également relativement peu coûteux par rapport à d’autres. Par exemple, on parle depuis longtemps d’implanter un TGV entre Montréal et Québec ; sa construction coûterait au moins 35 M $ du kilomètre, contre 12 M $ pour le monorail. Et l’on estime que le prix diminuerait à 9 M $ / km pour les autres tronçons. En guise de comparaison, rappelons que le prolongement du métro à Laval a coûté 142 M $ / km. Le coût total du lien Montréal-Québec serait d’environ 3 G $ et celui de tout le réseau, 12 G $.
Selon un rapport de recherche de l’IREC, ce projet pourrait créer jusqu’à 90 000 emplois. En plus de ses impacts économiques, il donnerait l’occasion de développer au Québec une technologie et une expertise qui pourraient par la suite être exportées partout dans le monde. Inventé en 1994 par le Dr Pierre Couture, le moteur-roue serait un des meilleurs systèmes de motorisation jamais conçus. Il est malheureusement demeuré sur les tablettes ; son application au système de monorail suspendu permettait de développer son plein potentiel.
Le transport et l’énergie représentent des enjeux majeurs des prochaines années. La mise en place de réseaux de transport collectif efficaces et écologiques devient incontournable. Dans son plan d’action sur les changements climatiques, le gouvernement du Québec a inscrit au rang des priorités de « Promouvoir le transport collectif et alternatif en améliorant l’offre, en développant les infrastructures et en facilitant les choix durables » et prévoit allouer plus de 1,5 G $ à cet objectif. Dans cette perspective, un projet comme celui de TRENSQuébec mérite d’être considéré.