L’énergie la plus propre
Nous avons parlé récemment des énergies renouvelables —solaire, éolienne, hydrolienne— moins dommageables pour l’environnement que celle obtenue au moyen des combustibles fossiles. Bien que plus propre, la production d’énergie à partir de ces sources n’est pas sans impact sur l’environnement.
Ainsi, la construction d’un barrage hydro-électrique exige des quantités énormes de combustibles pour faire fonctionner la machinerie lourde requise, produire le ciment et générer l’électricité utilisée sur les chantiers. Ces travaux de grandes envergures modifient de façon importante le territoire (dérivation de rivières, inondation de vastes zones), ce qui n’est pas sans conséquences sur les milieux naturels. La fabrication et l’installation d’éoliennes nécessitent des ressources naturelles et de l’énergie. Il en est de même pour les panneaux solaires photo-voltaïques.
Même si la production d’énergie à partir de sources renouvelables présente un bilan environnemental meilleur que celle obtenue du carbone, ce bilan n’est pas nul. En fait, il existe une seule énergie propre à 100% : celle que nous ne consommons pas !
Les Québécois sont les deuxièmes plus gros consommateurs d’électricité au monde. Et nous dépensons environ 14 milliards $ par année en pétrole. À l’échelle mondiale, la demande en énergie va croissante, alors que cette énergie est produite en majorité à partir de combustibles fossiles, des sources non renouvelables et dont l’utilisation est une cause avérée des changements climatiques. Même s’il est encourageant de constater une croissance de la production d’énergie à partir de sources renouvelables, il s’agit encore d’une très faible proportion par rapport à la production totale. Et comme cette dernière augmente sans cesse, on continue de brûler plus de charbon, de pétrole, de gaz…
Les enjeux environnementaux du 21è siècle exigent que nous revoyions sérieusement notre consommation énergétique. L’énergie la plus propre demeurera toujours celle que nous n’avons pas besoin de produire, celle que nous économisons en modifiant nos comportements. Les solutions sont nombreuses et variées : meilleure isolation des immeubles, réduction de l’éclairage, du chauffage et de la climatisation, réduction des déplacements. Il suffit de changer certaines de nos habitudes : éteindre les lumières dans les pièces que nous quittons, faire sécher la lessive sur une corde à linge, prendre des douches brèves, optimiser nos trajets en voiture en faisant toutes nos courses hebdomadaires en un seul trajet, ajouter un chandail en hiver afin de baisser le thermostat d’un ou deux degrés, accepter que l’été il fasse chaud et réduire aussi d’un ou deux degrés la climatisation, couper lorsque nous ne les utilisons pas l’alimentation des ordinateurs, télé et autres appareils, conduire sa voiture en mode éco-énergétique, covoiturer, marcher, rouler à vélo, prendre les transports en commun…
Bien sûr, cela requiert des efforts de notre part et demande de céder un peu de notre confort. Mais ces efforts, s’ils sont volontaires et faits dès maintenant, nous permettront d’éviter dans le futur des sacrifices douloureux et contraints. Dans l’équation énergétique du présent siècle, la réduction de la consommation sera fort probablement la variable déterminante.