L’énergie hydrolienne

Le 13 septembre 2012, le réseau de la Bangor Hydro Electric Company (Maine) a été alimenté par de l’électricité produite par une hydrolienne, dans le cadre du projet Cobscook Bay Tidal Energy, mené par la Ocean Renewable Power Company’s (ORPC).  C’était la première fois qu’un réseau électrique américain recevait de l’énergie produite en mer.

hydrolienne

Une turbine TideGen de ORPC avant son installation en mer

La turbine TideGen de ORPC a une capacité maximale de 180 kilowatts et produira annuellement suffisamment d’énergie pour alimenter de 25 à 30 maisons.  À l’automne 2013, 2 autres turbines seront installées et l’ensemble générera de l’électricité pour 75 à 100 maisons.

Au cours des 3 prochaines années, ORPC prévoit mettre en opération d’autres hydroliennes, afin de porter la capacité de production à 5 mégawatts, ce qui permettrait de répondre aux besoins de 1 200 foyers du Maine.

Comme une éolienne, une hydrolienne possède des pales rotatives qui entrainent une génératrice d’électricité. Elle est cependant mue par la force du courant d’une rivière ou de l’océan.  Ce courant étant plus stable et prévisible que le vent, la production des hydroliennes est plus constante que celle des éoliennes.  La densité de l’eau, plus de 800 fois supérieure à celle de l’air, la rend de beaucoup plus efficace que le vent pour produire de l’énergie.  Les hydroliennes ne nécessitent pas la construction de barrage, ce qui en réduit grandement les coûts et les impacts sur l’environnement. Finalement, étant immergées, les hydroliennes n’ont pas d’impact visuel sur les paysages.

ORPC fabrique ses turbines de matériaux composites qui ne rouillent pas, que ce soit dans l’eau douce ou salée. De plus, leur mécanisme sans engrenage ne requiert aucun lubrifiant, ne rejetant ainsi rien dans les eaux environnantes.

ORPC a conçu 3 types de turbines : l’une pour utilisation dans les rivières, une pour exploiter les courants des marées et une troisième pour les courants marins profonds.

En 2001, le World Energy Council estimait à plus de 450GW le potentiel énergétique des marées et courants océaniques.  La production d’énergie hydrolienne présente néanmoins des enjeux.  Le milieu marin demeure hostile à toute machine ; les algues et les sédiments encrassent les turbines, qui doivent être nettoyées régulièrement.  Les turbines ne peuvent être installées que dans les endroits où les courants sont suffisamment forts et où elles n’entravent pas la circulation des bateaux.  Pour des questions d’entretien et de transport de l’électricité, elles ne peuvent être situées trop loin au large.   Le coût de production demeure pour l’instant élevé ; selon les estimations, il pourrait être en 2020 de 12,5 ¢ le kilowatt/heure.

La production hydrolienne n’est pas « LA » réponse aux besoins énergétiques mondiaux ; elle représente par contre une avenue intéressante dont on doit poursuivre l’exploration.