Changements climatiques : de nouvelles preuves statistiques
Selon l’agence américaine d’étude de l’océan et de l’atmosphère (National Oceanic and Atmospheric Administration, NOAA) le mois de juillet 2012 a été le plus chaud observé depuis que des registres sont tenus (soit en 1895), avec 1,7 degré C de plus que la moyenne du 20e siècle.
Il ne s’agit cependant pas d’un record isolé ; il s’ajoute à une suite aussi significative qu’inquiétante. Juin 2012 avait lui aussi été le plus chaud observé, la température moyenne des terres et des océans de l’hémisphère Nord dépassant de 1,3 degré C la moyenne.
Les mois de juillet 2012, 2011 et 2006 comptent parmi les cinq mois les plus chauds observés aux États-Unis. De même, les sept premiers mois de 2012, ainsi que les douze mois allant d’août 2011 à juillet 2012 sont les plus chauds jamais enregistrés de l’histoire américaine.
On observe également une augmentation des sécheresses. En juin 2012, 47% des États-Unis connaissaient des sécheresses allant de modérée à exceptionnelle, et 71% d’anormale à exceptionnelle (zones allant du jaune au brun sur la carte ci-bas).
À ces données s’ajoutent deux nouvelles études. Tout d’abord, James Hansen a mené une étude statistique qui démontre que les anomalies climatiques (c’est-à-dire des températures s’écartant de façon statistiquement peu probable de la distribution normale) ont été significativement plus fréquentes au cours des 30 dernières années. Selon l’auteur, de tels écarts s’expliquent par l’existence d’un réchauffement global. Vous pouvez lire le compte rendu dans le Proceedings of the National Academy of Science .
D’autre part, Richard A. Muller, un professeur de physique à l’Université de Californie qui mettait auparavant en doute l’existence du réchauffement du climat, a révisé sa position. En effet, suite à une étude menée avec une douzaine de scientifiques et basée elle aussi sur des analyses statistiques, Muller conclut que ce phénomène est bien réel. Il fait même un pas de plus en soutenant que le réchauffement est causé presque entièrement par l’activité humaine. Leur site fournit les détails de l’étude, qui a entre autres analysé 1,6 milliards de relevés provenant de 36 000 stations météorologiques.
Au travers de toutes ces inquiétantes données, au moins une bonne nouvelle : selon un sondage qui vient d’être effectué par Insightrix Research pour IPAC-CO2 Research, 98% des Canadiens reconnaissent l’existence du réchauffement climatique. De plus, 54% croient que ce phénomène est dû en partie à l’activité humaine et en partie à des variations naturelles du climat. Admettre l’existence d’un problème est évidemment le premier pas ; mais suite à cela, il faut agir pour le régler. Nous en sommes là, et de façon de plus en plus pressante.