Bien que fort efficaces et attrayants pour les utilisateurs, le métro, le train et le tramway nécessitent des infrastructures coûteuses ainsi que d’importants et longs travaux. À titre d’exemple, le gouvernement a récemment annoncé son intention de prolonger vers l’est la ligne bleue du métro de Montréal, sans toutefois préciser ni l’échéancier ni le coût des travaux. Pour l’instant, le ministre des Transports et des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, a seulement annoncé la mise sur pied d’un bureau de projet, ayant pour mandat d’évaluer comment réaliser et financer ces travaux. Un budget de 38,8 millions de dollars a été alloué pour ces études, qui prendront deux ans. Le coût d’un kilomètre de tunnel de métro est estimé entre 250 et 300 millions de dollars. Le prolongement proposé pourrait atteindre 6,6 kilomètres, ce qui en porterait les coûts à au moins 1,5 milliard de dollars. Et il faudra fort probablement attendre jusqu’en 2020 avant d’en voir la réalisation.
Quant au tramway, ses coûts de construction se situent entre 40 et 80 millions de dollars du kilomètre. La mise en place d’une ligne d’une quinzaine de kilomètres pourrait donc demander près d’un milliard de dollars.
Il existe cependant des solutions beaucoup moins coûteuses et pouvant être mises en place plus rapidement, soit les voies réservés pour autobus et les systèmes rapides par bus (SRB). De nombreuses grandes villes (Mexico, Guangzhou, Shanghai, Bogota, Buenos Aires…) ont implanté ces solutions en peu de temps et avec succès : le nombre de passagers a augmenté significativement, alors que la congestion routière, la pollution et les émissions de CO2 diminuaient.
Considérant que les ressources financières publiques sont limitées et que le temps pour agir en regard des changements climatiques nous est compté, nous avons intérêt à privilégier les voies réservées et les SRB, qui peuvent entrer en service rapidement et à moindre coût que des infrastructures plus lourdes comme le métro et le tramway. De plus, les autobus utilisés peuvent être au départ hybrides, puis graduellement remplacés par des modèles électriques lorsque cette technologie devient suffisamment efficace et fiable.
En ce sens, on doit se réjouir de la récente annonce du gouvernement québécois de consacrer 84 millions de dollars au cours des prochaines années afin d’ajouter 208 nouveaux kilomètres de voies réservées dans la grande région métropolitaine, qui en compte actuellement 209.
Pour en savoir plus sur les voies réservées actuellement en place :