Sur nos routes, on croise désormais chaque jour des voitures hybrides et l’on commence à y voir des électriques. Dans quelques années, ces dernières seront plus nombreuses, alors que d’autres seront peut-être propulsées à l’énergie solaire ou même à l’air comprimé. Chose sûre, nos véhicules devront de moins en moins compter sur les hydrocarbures, pour des raisons économiques et surtout environnementales. Quelle sera la voiture la plus verte ? Et si c’était tout simplement celle que nous n’utiliserons pas ? Dans les quartiers bien desservis en transports en commun, suffisamment denses et bien pourvus en services, permettant d’effectuer la plupart des déplacements à pieds ou à vélo, les gens peuvent facilement se passer de voiture. Pour les plus longs déplacements, l’autopartage ou le coivoiturage font très bien l’affaire. Mais tous n’ont pas cette chance, car les développements des dernières décennies ont plutôt favorisé l’étalement urbain, au point de trop souvent rendre quasi nécessaire l’utilisation de la voiture. On commence à vouloir renverser la tendance, de façon à densifier les villes autour des infrastructures de transports en commun et en rendre les habitants moins dépendants de l’automobile. Mais il s’agit de projets qui prendront des années, voir des décennies avant d’être réalisés. Or le temps nous presse… On ne peut attendre que toutes nos villes soient parfaitement aménagées, ni que des technologies de transport propres soient disponibles à grande échelle et économiquement abordables. Il faut commencer à agir dès maintenant, en recourant à une solution simple : la modification de nos comportements. Il est en effet possible de réduire significativement sa consommation d’essence en changeant sa façon de conduire et ses habitudes de déplacement. On peut ainsi :
- Avoir le pied plus léger et adopter l’éco-conduite, ce qui permet de diminuer de 10 à 15 % sa consommation.
- Veiller au bon ordre mécanique de sa voiture, en maintenant la pression adéquate des pneus, en la gardant aussi légère (un bon ménage du coffre !) et aérodynamique (ne pas garder toute l’année un porte-bagage utilisé que pour les deux semaines de vacances annuelles) que possible.
- Utiliser un véhicule répondant à ses besoins courants ; s’il faut un 4×4 pour les vacances mais qu’une sous-compacte suffit pour les déplacements le reste de l’année, louer le 4×4 pour ces quelques jours.
- Planifier ses déplacements de façon à optimiser le trajet parcouru : regrouper ses courses hebdomadaires en une seule sortie, éviter autant que possible la tournée des magasins (pourquoi faire 5 km pour acheter un aliment en rabais dans un autre super marché alors qu’il le sera fort probablement dans le notre la semaine suivante…), se demander avant de prendre la route si cela est nécessaire, si cela peut attendre, s’il y a une autre option.
- Covoiturer. Pour la plupart d’entre nous, les aller-retours au travail constituent la majeure partie de nos déplacements. En étant quatre au lieu de seul dans sa voiture, on économise 75 % d’essence.
- Télé-travailler. Pour plusieurs types d’emploi, la technologie le permet facilement. Par contre, les entreprises sont parfois réticentes à autoriser cette pratique, qui entraine pourtant des économies substantielles. Et il n’est pas nécessaire que ce soit à temps plein : en adoptant le télé-travail une ou deux journées par semaine, on réduit le navettage maison-travail de 20 ou 40 %.
- Remettre en question la deuxième voiture : en adaptant son horaire, en recourant aux différentes solutions transport, il est possible de s’en passer. On cède probablement un peu de confort et de liberté, mais en échange, on sauve beaucoup de $ et de GES.
- Et, pourquoi pas, remettre en question la première voiture. À certains endroits, cela n’est carrément pas envisageable, mais dans plusieurs autres, où des options de rechange existent, c’est plus réalisable qu’on ne le croit. On abandonne ici aussi du confort et de l’autonomie, en contrepartie d’économies d’autant plus importantes.
Quiconque a conduit une automobile connait le sentiment de liberté que celle-ci procure. On peut grâce à elle se rendre rapidement où l’on veut, quand on veut. Ce sentiment constitue le principal incitatif à l’utilisation de l’auto. Parfois, les options de rechanges (marche, vélo, transport en commun) l’emportent haut la main en rapidité, efficacité et économies. Ailleurs, la compétition est plus serrée. Et à certains endroits, l’automobile demeure indétrônable. Là où l’on continuera à l’utiliser, il faudra que ce soit désormais plus efficacement et plus parcimonieusement.