Qu’en est-il d’utiliser une voiture électrique au quotidien ? François Boucher et sa femme en possèdent chacun une. Nous vous livrons ici son témoignage après un an d’utilisation de sa Volt.
J’ai récemment célébré un an « pile » avec ma Volt 2011. Quel anniversaire ! En un an, j’ai eu beaucoup de fun à conduire cette voiture. Le premier plaisir fut d’aller la chercher, auquel s’ajoute celui de la visite d’Hamtramck, l’usine dans laquelle GM fabrique les Volts ; comme ingénieur électrique, il m’est difficile de décrire mes sentiments d’excitation lors de cette découverte. Un enfant dans un magasin de jouets n’aurait pas eu plus de plaisir !
Est-ce que l’arrivée de ma Volt fut acclamée? Hmmm… pas par toutes ! L’exception fut ma femme : elle avait placé une commande pour sa Volt en octobre 2011, et elle l’a reçue 3 semaines après la mienne. La pauvre, elle trépignait d’impatience de recevoir SA Volt, et je roulais avec la mienne avant elle.
Cette voiture m’a transformé ! Depuis que je l’ai, je suis devenu un ambassadeur des voitures électriques. Quand on me pose des questions sur ma voiture, il me fait grand plaisir d’y répondre. J’ai aussi réalisé grâce à elle à quel point nous sommes dépendants des sources d’énergie. Le passage de l’ouragan Sandy à New-York m’a démontré la flexibilité de la Volt et à quel point elle nous permet de nous débrouiller en cas de crise : s’il manque d’essence, on peut rouler « électrique », s’il manque d’électricité, on peut rouler à l’essence. Dans la crise post-Sandy, les gens qui ont pu rouler avec le moins de restrictions étaient des propriétaires de Volt. Plusieurs se sont aussi installés des kits d’onduleurs de 1000 Watts dans leur voiture pour alimenter leurs charges électriques les plus importantes (réfrigérateur…) pendant la crise.
Depuis, j’ai acheté et installé un ensemble de panneaux solaires qui sont reliés au réseau. La consommation électrique de ma voiture est donc compensée par la production solaire. On roule « gratis » au soleil ! Notre système photovoltaïque a maintenant produit 1805 kWh depuis sa mise en service ; après maintenant 10 mois d’utilisation, je trouve que cela a si bien fonctionné que je vais doubler ma capacité de production solaire.
En un an, j’ai parcouru 17 000 km, avec 229 litres d’essence consommés. Où ai-je consommé le plus d’essence ? Sans doute dans mes longs trajets à Bromont, à Trois-Rivières et aux États-Unis. Juste à l’importation, le trajet Sarnia-Brossard a consommé 46 litres à lui seul ! Aussi, dans le chauffage de l’habitacle quand il fait plus froid que -4° C. Ma moyenne de consommation durant ces 17 000 km fut donc de 1,3 litre aux 100 km.
Des problèmes ? Non, rien. Des regrets ? Seigneur non ! C’est la meilleure voiture que j’ai achetée à vie, et cela fait 31 ans que je possède des voitures. En rachèterais-je une ? Certainement ! Pourquoi ? Parce que j’ai du FUN ! Elle roule bien, elle est silencieuse, confortable, sportive. Combien de fois ai-je vu des voitures et camions souhaitant me dépasser qui se sont retrouvés dans le champ de vision de mon rétroviseur. La tenue de route est supérieure à une voiture conventionnelle. La batterie est placée au plancher, ce qui assure un centre de masse très bas. Avec la répartition de poids parfaite entre les roues avant et arrière, elle a une excellente tenue de route. Et l’hiver, avec son poids, elle est insensible aux vents latéraux et a une excellente prise sur la neige.
Mon trajet journalier pour aller travailler est de 17 km aller, donc 34 km aller retour. À cette distance, je suis toujours en mode tout électrique. La Volt est donc pour moi une solution optimale pour mon quotidien. En un an, j’ai fait le plein 6 fois. C’est un plein d’essence aux 2 mois, en moyenne. J’en suis très, très content! Concernant la capacité de la batterie, je n’ai pas mesuré de différence d’autonomie. La méthode de conservation de la batterie mise au point par GM est efficace et ne montre pas de diminution de la capacité. Cette batterie est sans doute le composant qui est le mieux protégé contre la dégradation de l’histoire de l’automobile. Comme entretien, je vais faire la rotation des pneus, en installant les pneus d’été. Ce « difficile » entretien se répète aux 6 mois.
Voici quelques changements que l’on pourrait observer quand on devient conducteur d’une Volt :
- Vous remarquez que vous éduquez les gens et « vendez » des Volts partout où vous allez.
- Vous magasinez et allez au restaurant à des endroits que vous n’auriez pas fréquentés, s’ils n’avaient pas un chargeur L2.
- Vous démarrez votre voiture 10 minutes avant de quitter et la porte de garage est fermée.
- Vous êtes tout excité de rencontrer une voiture du même modèle sur la route.
- Vous mettez le pied au plancher quand le feu passe au vert, et personne ne s’en aperçoit jusqu’à ce que vous soyez à 5 longueurs en avance.
- Vous êtes ennuyé parce que votre auto vous dit qu’elle doit faire fonctionner le moteur à essence en mode maintenance, parce que ce dernier n’a pas fonctionné depuis 6 semaines.
- Vous arrêtez à la station service, seulement pour un café.
- À la station service, le caissier trouve étrange que vous soyez le seul client souriant de la journée, alors que l’essence est à $ 1,53 le litre.
- Vous clenchez au feu vert le kid à casquette dans sa toto japonaise sans muffler et ce dernier est fru.
- Vous n’utilisez pas la pédale de frein pour arrêter.
- Vous en savez plus sur la voiture que n’importe quel vendeur chez le concessionnaire.
- Vous vous trompez de côté pour la trappe du réservoir d’essence, les très rares fois où vous faites le plein.
- Vous connaissez le prix de l’électricité, mais plus celui de l’essence.
Quoi d’autre? Quand nos stations service d’essence montent toutes leurs prix dans un beau mouvement d’un synchronisme parfait rappelant les grands ballets, je souris car ma Volt me protège très efficacement des hausses du prix de l’essence. Que faire si le prix de l’électricité monte éventuellement? Aurons-nous un gros 2% d’augmentation pour la prochaine année ? Comme actuellement parcourir 100 km en mode électrique est dix fois moins cher qu’en mode essence, une augmentation de 2% sera très peu significative. Et quand on regarde les augmentations moyennes de 5 à 10% du prix de l’essence, l’électricité est une aubaine. De plus, l’électricité du Québec est propre, produite sans gaz à effets de serre.
En terminant, je mets en lien le témoignage de Sylvain Juteau, qui nous fait le bilan de ses deux premiers mois au volant de sa Tesla S, ainsi que le blogue récent du chroniqueur automobile Jacques Duval qui, après avoir conduit une Tesla S, relègue la Porsche 911 S au rang de… trottinette.