Personne ne souhaite du mal à ses enfants ou à ses petits-enfants. Même que, idéalement, tout le monde souhaiterait qu’ils et elles aient un avenir meilleur que la vie que nous avons connue. Personne ne va contester cela. Et pourtant…
Les changements climatiques sont déjà parmi nous (canicules, inondations, feux de forêts, météo détraquée, etc.). Ils empirent chaque année et selon le secrétaire général des Nations Unies, il ne nous reste que deux ans (d’ici 2020) pour opérer des changements radicaux dans nos comportements individuels et collectifs si nous voulons éviter le pire. Et le pire, ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui vont le vivre…
Logiquement, il ne devrait y avoir qu’une conclusion possible : nous relever les manches dès aujourd’hui, nous et nos familles, nous et nos entreprises, nous et nos municipalités, pour commencer dès maintenant à changer ce qu’on peut pour améliorer la situation.
Et nous avons maintenant un outil simple et concret pour le faire : signer le Pacte pour la transition, sous-titré «De la parole aux actes» (voir www.lepacte.ca). Un Pacte qui fait deux choses inséparables et efficaces : inviter les individus signataires à commencer eux-mêmes à diminuer leur empreinte écologique (la part de la planète qu’ils utilisent pour leur niveau de vie) ET former ensemble une formidable pression sociale et politique pour obliger nos gouvernements à faire leur propre part indispensable pour réaliser ces changements radicaux urgents et nécessaires. C’est à cela que sert de signer le Pacte.
Car un Pacte, ce n’est pas une simple pétition qui demande à d’autres de faire quelque chose. Un Pacte, c’est un engagement qu’on prend soi-même de faire quelque chose. Donc de faire sa propre part (plus, ou moins, grande selon chaque personne) dans le changement collectif nécessaire. Mais cet engagement individuel, ici, se double d’une volonté forte et explicite de pousser nos gouvernements à agir, plus vite et beaucoup plus sérieusement qu’ils ne l’ont fait jusqu’ici : pour eux aussi, il est urgent de passer «de la parole aux actes».
Cette initiative, lancée par 400 personnalités québécoises (artistes et scientifiques) le 7 novembre dernier, a rapidement suscité la controverse : de nombreux commentateurs, dans les journaux et les médias sociaux, ont préféré «tirer sur le messager» plutôt que d’analyser le message. Selon eux et elles, les artistes étaient des «hypocrites» ou des «donneurs de leçons» qui voulaient « se faire de la publicité» ou «faire la morale au bon peuple» alors que leurs propres comportements n’étaient pas cohérents avec le Pacte qu’ils avaient signé.
Cette réaction passe cependant totalement à côté de la question, en plus de nourrir le cynisme déjà trop répandu dans nos sociétés. Car ceux et celles qui ont lancé le Pacte n’ont jamais prétendu être des modèles (plusieurs avaient d’ailleurs d’abord refusé de s’associer au Pacte précisément parce qu’ils étaient conscients de leurs contradictions… et des réactions qu’ils s’attireraient). Ils ont simplement accepté de dire publiquement «nous nous engageons à essayer, chacun, de faire mieux, de faire notre part» (qui est certainement, pour plusieurs, plus grande que la vôtre) «et nous vous invitons à vous joindre à nous pour que, ensemble, nous puissions faire une différence, tant par nos gestes personnels que par la pression politique du nombre des signataires».
C’est pour cela qu’il n’est pas suffisant (même si c’est déjà un bon départ) de faire notre possible, chacun dans notre coin. Il est extrêmement important de signer le Pacte. Car les changements individuels, essentiels, ne seront jamais suffisants. Les changements radicaux nécessaires ne seront possibles que si nos gouvernements adoptent des lois et des règlements qui favorisent (ou parfois même imposent) de tels changements. Et si on veut que les politiciens aient le courage d’agir, il est essentiel «d’être comptés», de faire nombre, de devenir une force sociale incontournable. C’est pour cela que votre signature, à chacun et à chacune, va faire une réelle différence!
Allez-vous signer le Pacte? Pour vos enfants et vos petits-enfants.
(Texte de ma chronique «Ce que j’en pense…» publiée dans le numéro de Décembre 2018 de L’Événement de Scotstown-Hampden)