Chaque fois que je dois prendre la parole ou me prononcer, comme maire de Scotstown, je me demande toujours : «Au nom de qui est-ce que je parle? Qui est le «nous» dont je suis en quelque sorte le porte-parole?»
Légalement, la réponse est simple : je suis le maire de la ville de Scotstown, et le «nous» se limite donc aux citoyens et contribuables de Scotstown. Pourtant, ce n’est pas comme cela que je sens les choses. Car comment puis-je ignorer les gens de Hampden, avec lesquels nous partageons toujours plus d’activités et de services communs : parc régional du Marécage-des-Scots, bibliothèque, journal L’Événement, comité des loisirs, service incendie, etc.? Peu importe le découpage légal et administratif, Scotstown et Hampden font de plus en plus inséparablement partie du «nous».
Mais ce «nous» ne se limite plus à Scotstown-Hampden. D’autres regroupements ont tendance à prendre plus d’importance dans nos vies quotidiennes et collectives : la Contrée du massif de Mégantic qui regroupe maintenant sept municipalités autour du Mont-Mégantic (Chartierville, La Patrie, Notre-Dame-des-Bois, Val Racine, Milan, Scotstown et Hampden). Rassemblés d’abord pour des raisons de coordination et de synergie touristiques, les membres de la Contrée découvrent et développent de plus en plus un sentiment d’appartenance et de complémentarité qui rend souhaitables et possibles des collaborations nécessaires à notre survie et à notre avenir. D’ailleurs, un processus d’évaluation de ce sentiment d’appartenance supra-municipal est actuellement en cours et culminera, le 15 septembre prochain, dans un événement régional appelé le «Big Bang» (en lien avec notre Réserve internationale de ciel étoilé et la vocation astro-physique de l’observatoire du Mont-Mégantic).
De plus, un autre regroupement intermunicipal se développe parallèlement à la Contrée : celui du Sentier des Écossais qui rassemble Milan, Stornoway, Lingwick/Gould, Scotstown et Hampden. Ce projet initié par Bernard Grenier, conseiller à Milan et président du Comité de développement de cette municipalité, a commencé autour du Musée Donald Morrison. Il a été inauguré officiellement à l’été 2017, avec un spectacle consacré au célèbre «hors-la-loi de Mégantic» par un des descendants de celui-ci, Calum Martin, venu directement d’Écosse pour l’occasion. Le Sentier des Écossais s’est ensuite développé autour d’une quinzaine de lieux de mémoire de notre héritage écossais, répartis entre les diverses municipalités et qu’on peut visiter grâce à un système de balado-diffusion.
Le Sentier des Écossais, qui vient de tenir un succulent souper bénéfice québéco-écossais le 26 mai dernier à Lingwick, organise deux soirées spectacles les 6 et 7 juillet prochains. Le vendredi 6 juillet à Stornoway, Calum Martin reviendra avec 3 autres musiciens et une délégation d’Écosse pour célébrer le rapprochement historique entre nos deux régions. Et le samedi 7 juillet, à Milan, Yves Lambert (fondateur du groupe La Bottine Souriante) et son trio mettront en vedette la dimension québécoise de ce rapprochement. Ce sont là les principales manifestations du Sentiers des Écossais pour 2018, avant de commémorer en grand, probablement avec de nouvelles municipalités environnantes, le 125e anniversaire de la mort de Donald Morrison en juin 2019.
Alors qui sommes-nous? Scotstown? Scotstown-Hampden? La Contrée du massif de Mégantic? Le Sentier des Écossais? Les municipalités de la route 257? La MRC du Haut-Saint-François? Dans les faits, de plus en plus un mélange de tout cela!
(Mot du maire publié dans l’Info-Scotstown du 8 juin 2018)
Permalien
Merci Dominic, pour ce vibrant témoignage d’ouverture et d’appartenance à des réalités municipales qui ne sont pas que municipales, mais également sociales, amicales et économiques. Dans nos communautés nous avons de plus en plus besoin de l’apport positif de ceux qui aiment leur coin de pays.